VIRGILE




POETE LATIN (ANDES 15/11/70 - NAPLES 22/09/19 av J.C)

Dans sa IVe bucolique, poème adressé à son ami Pollion, Virgile avait laissé entendre que la naissance d'un enfant apporterait au monde une ère de paix et de sérénité. Quarante ans plus tard, le Christ naissait. On crut donc, pendant plusieurs siècles, que ce poème était "prophétique» et Virgile, au Moyen Age, fut considéré comme un auteur « inspiré » (peut être le fait que sa mère s’appelait Magia a-t-il contribué à cette légende ; en effet Magia, en latin, signifie « magie ») Aujourd’hui, personne ne le considère plus comme tel, mais il reste pour tous un des plus grands poètes latins.

Sa source d’inspiration : la nature

Publius Vergilius Maro naquit le 15 octobre de l’an 70 avant J-C., à Andes petit village des environs de Mantoue, que l’on peut identifier avec Piétole. Son père était de condition paysanne. Enfant timide, Virgile vécut librement à la campagne jusqu'à l’âge de douze ans. La nature fut son premier maître et tint toujours dans son œuvre une très grande place. A treize ans, il commence sa carrière d’écolier à Crémone ; a seize ans, il est à Milan, l’année suivante à Rome Il apprend les lettres, la rhétorique, les mathématiques, la philosophie ; il va aussi a « l’école d’éloquence» (où l’on enseigne l’art de parler) et devient avocat. Mais cette profession ne cadre pas avec son caractère ; il ne parle qu’une seule fois au tribunal, et l’expérience est concluante. Il rentre donc dans son pays natal pour se consacrer à la poésie. Sans santé délicate ne lui permet pas de prendre part à la vie publique, ni dans la cité, ni dans l’armée La guerre cependant, lui procure des ennuis sérieux. On confisque des terres dans la région de Crémone et de Mantoue pour les donner en récompense aux soldats les plus fidèles. Seule, l’intervention d’un ami lui permet de garder sa maison. Mais la paix ne dure qu’un an, et il est chassé définitivement. Il retourne à Rome ; au bout de quelque temps, les évènements tournent en sa faveur.
La capital de l’Empire traverse alors une période de paix et de prospérité. Après les luttes déchaînées par l’assassinat de César, Octave a fait fermer le temple de Janus, en signe de paix (il restait ouvert en temps de guerre). Le développement du commerce apporte à Rome de nouvelles richesses. Les lettres et les arts sont florissants ; l’architecture connaît une grande vogue : arcs de triomphe, aqueducs, théâtres surgissent de partout. A la cour d’Octave vit un chevalier romain d’un grand renom, Mécène. Il se fait le protecteur des artistes et des poètes. (le mot « mécène » signifie, de nos jours encore, « protecteur des arts ») Grâce à son soutien et à celui d’Octave, Virgile mène désormais une vie tranquille, tantôt à Rome, tantôt à Naples ; il devient poète de cour.

Sa réputation : Magicien

La nature est sa plus grande inspiratrice. Ses premières œuvres, les Bucoliques et les Géorgiques décrivent la vie sereine et le travail des champs. Elles cherchent à faire aimer la campagne aux Romains qui, riches désormais, dédaignent les travaux agrestes. Virgile met au moins sept ans à écrire et perfectionner ces deux séries de poèmes. Il compose assez lentement, écrit une petit nombre de vers chaque jour ; il les corrige plusieurs fois : il les « lèche » dit-il, comme une ourse ses oursons. Les dix dernières années de sa vie, il compose son chef-d’œuvre, l’Eneide, dans laquelle il narre l’histoire et les gloire de Rome, de la chute de Troie à l’Empire d’Octave qui reçut le nom sacré d’Auguste. L’Eneide fut si répandue qu’elle devint, pour les Romains la source de tout savoir et le livre…. Des pronostics. On l’ouvrait au hasard, et l’on attribuait un sens d’augure, de conseils, aux vers qui tombaient sous les yeux. Virgile finit par être considéré un peu comme un magicien, et cette renommée lui resta pendant tout le Moyen Age.

La fin de Virgile

Virgile tomba malade au cours d’un voyage en orient ; à son retour, son mal s’aggrava. Il débarqua à Brindes (actuellement Brindisi) à bout de force. Il avait avec lui le manuscrit de son poème épique, l’Eneide, qu’il voulait terminer, revoir, corriger. Il ordonna qu’on le brûlat, plutôt que de laisser circuler une œuvre qu’il jugeait imparfaite. Auguste s’y opposa, empêchant ainsi la destruction de ce chef-d’œuvre. Le 12 septembre de l’an 19 av J-C, le grand poète mourut. On l’ensevelit, près de Naples, sur le chemin de Pouzzoles. Sur sa tombe, cette épitaphe qu’il avait -dit-on- composée lui-même, résume sa vie et ses œuvres :
Mantua me genuit (…)
Tenet nunc partenope
Cecini pascua, rura, duces.

Je naquis a Mantoue (…)
A présent Naples m’abrite.
J’ai chanté les pâturages, les champs, les chefs de guerre